Session départementale des 16 et 17 octobre 2023
En introduction de la session départementale du 16 octobre 2023, Laurent Dubost revient sur l'actualité nationale et internationale et en quoi elle nous concerne.
La période que nous traversons est lourde de drames. Elle met à l’épreuve nos valeurs et notre espérance d’un monde meilleur et juste.
Il y a à peine une semaine, nous apprenions l’attaque sanglante du Hamas contre des civils israéliens. Cette attaque terroriste constitue un crime de guerre et le massacre le plus important qu’ait connu la société israélienne de toute son histoire récente. On ne peut qu’être révolté et écœuré par ces faits.
Dans les jours qui ont suivi, la réplique du gouvernement israélien a été implacable et injuste, en visant elle aussi des civils de la bande de Gaza, dont le nombre de victimes a très vite dépassé celui de l’attaque du Hamas.
L’attentat odieux qui a visé un professeur à Arras vendredi dernier vient aussi assombrir notre horizon commun. Je veux ici exprimer la compassion et la sympathie de l’ensemble des élus aux enseignants, et à l’ensemble des communautés éducatives, touchés dans leur chair, trois ans après le meurtre de Samuel Paty.
Aujourd’hui plus que jamais il nous faut partager quelques principes fondamentaux :
- Nous rejetons la haine de l’autre. Toute forme d’antisémitisme est inacceptable, toute forme de racisme est inacceptable. Personne, par son appartenance religieuse, communautaire ni même d’ailleurs pour ses opinions politiques ne mérite d’être menacé ou agressé. La France est une démocratie laïque, libérale et universaliste où chacun est libre de pratiquer en sécurité le culte de son choix, d’appartenir à la communauté de son choix et d’exprimer ses opinions. Ces principes doivent être portés et affirmés par l’ensemble des acteurs politiques de ce pays, qu’il s’agisse des associations de solidarité internationale , de l’ensemble des élus jusqu’au du ministre de l’intérieur.
- Les mouvements religieux fondamentalistes violents sont des ennemis de la démocratie et de l’émancipation, où qu’ils soient. Aucune libération, aucune justice, aucune réparation, ne peut être atteinte par le meurtre d’innocents.
J’ai été long sur ce sujet, je vous prie de bien vouloir m’en excuser mais il me semblait indispensable d’évoquer ces désordres mondiaux avant d’entrer de plain-pied dans notre session.
Si nous n’avons guère les moyens d’agir directement pour la paix au Proche-Orient , en Ukraine ou en Arménie depuis cet hémicycle, nous avons néanmoins la mission et la responsabilité de renforcer les liens qui constituent le tissu de notre société. En agissant contre les inégalités, en ne laissant personne au bord du chemin, nous voulons contribuer à une culture et une société de paix, d’égalité, de solidarité. C’est notre réponse à la haine, aux volontés d’anéantissement, à l’individualisme consumériste. Au cours de nos débats, une nouvelle fois, nous allons déplorer le manque d’autonomie financière des collectivités en général et du Département en particulier. L’aveuglement des gouvernements successifs dans leur volonté de mettre les finances des collectivités sous tutelle aboutit à une situation intenable du fait d’un manque de dynamisme de nos recettes en regard de besoins sociaux en forte augmentation.
Nous saluons les engagements budgétaires du Département que nous allons confirmer pour la protection de l’enfance mais nous déplorons leur insuffisance pour faire face aux besoins. Nous savons que partout en France, et notre Département n’y échappe pas, l’aide sociale à l’enfance est en souffrance, que ses moyens restent structurellement insuffisants, que les droits des enfants ne sont pas partout respectés. Le Département prend ses responsabilités, agit avec le plus de volontarisme possible mais force est de constater que l’État n’assure pas sa part !
Nous pourrions appliquer ces mêmes constats aux Politiques du handicap ou du grand Age. Notre Département se mobilise mais l’Etat qui prescrit, qui réglemente et qui communique beaucoup mais ne finance pas !
Pour nos orientations budgétaires 2024, force est de constater une drastique diminution de nos marges de manœuvre financières et donc politiques. Dans ce contexte, et afin de répondre aux efforts nécessaires pour l’action sociale, nous plaiderons pour un gel de nos investissements dans des projets routiers non indispensables et fortement impactant pour nos ressources hydriques ou la biodiversité. Nous reviendrons sur ce point lors du débat sur les orientations budgétaires.
Dans ce contexte lourd et difficile, je souhaite, chers collègues, que nos deux jours de débats soient respectueux et constructifs, au profit d’une anticipation réelle des conséquences des dérèglements politiques, sociaux, sanitaires et environnementaux auxquels nos territoires et nos concitoyens vont être confrontés. .
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