Loire-Atlantique Magazine n°182 janvier-février 2024 - Tribune de la majorité départementale
Le contexte économique et financier, qui prévoit une forte dégradation des recettes du Département en 2024, a conduit au report du vote de notre budget au printemps prochain. Les Départements sont tous, aujourd’hui, en grande difficulté. Même en Loire-Atlantique, c’est l’impasse.
Nous n’avons plus la main sur nos recettes
La réalisation d’un budget nécessite de s’appuyer sur des chiffres au plus près de la réalité et sur une vision durable et pérenne des grands équilibres financiers. C’est ce que font au quotidien tous les ménages et c’est cette même conception qui prévaut pour les finances du Département. Or, conséquence des réformes gouvernementales successives, plus de la moitié des recettes du Département provient des frais de notaire et d’une part de TVA. Tout cela repose sur la conjoncture économique, par nature incertaine et volatile. Ce n’est pas acceptable.
Comment aurions-nous pu voter un budget en décembre, sachant déjà qu’il aurait fallu le revoir trois mois plus tard ? C’est en toute transparence et sincérité, vis-à-vis des citoyennes et des citoyens, que nous avons décidé de nous donner un délai supplémentaire pour revoir la construction du budget. Comme le font d’ailleurs beaucoup de collectivités, toutes tendances politiques confondues.
Derrière un budget, c’est la mise en œuvre de notre programme qui se joue. Cette capacité d’action est aujourd’hui menacée. En retirant aux Départements toute maîtrise de leurs ressources, l’État a bafoué le principe d’autonomie des collectivités locales. Dans notre République décentralisée, c’est gravissime.
Oui, le Département est bien géré
Le Département peut heureusement s’appuyer sur la stratégie financière irréprochable menée ces dernières années. Elle a déjà permis de faire face en 2023 à l’augmentation des dépenses sociales qui s’imposent aux Départements, et aux dépenses supplémentaires décidées par l’État sans apporter de moyens suffisants. Dans le même temps, nous avons désendetté la collectivité qui dispose d’une capacité de désendettement de 2,4 années, un niveau historiquement bas.
Face aux effets de manche de l’État, qui fait payer ses annonces par les autres, nous allons mener la bataille. D’autres recettes sont possibles, plus justes socialement et mieux connectées aux dynamiques locales de notre département. Nos concitoyens les plus fragiles ne peuvent pas être les victimes collatérales de la crise immobilière.
Notre majorité présentera prochainement un budget sincère et fidèle à son projet de mandat. Faisons des contraintes qui pèsent sur nous aujourd’hui et des défis que nous avons à relever, une opportunité ! C’est notre responsabilité et notre ambition pour préparer la Loire-Atlantique de demain.
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