Session budgétaire 26 mars 2024
Chloé Girardot-Moitié répond à l'opposition sur l'agriculture. La crise agricole ne signifie pas faire une croix sur les normes environnementales. La liberté des agriculteurs et agricultrices n'est pas celle d'une ignorance environnementale. Il s'agirait d'une fausse liberté : celle du renard dans un poulailler.
Merci Monsieur le Président, je voulais rebondir sur le le terme de de liberté.
Évidemment tout le monde revendique et souhaite de la liberté, mais la liberté quand c'est celle du renard dans un poulailler, je ne sais pas si on la souhaite pour tout. Ce que je pense moi c'est à la pollution des sols. Je pense à la pollution de nos réserves d'eau. Je pense aux 60% d'oiseaux des champs qui ont disparu en 40 ans.
Franchement, j'aimerais que nous puissions nous reposer exclusivement sur du volontarisme, ce serait évidemment l'idéal. Mais parfois, quand le volontarisme ne suffit pas, il faut des lois, il faut des réglementations.
Je crois que c'est comme ça que notre système fonctionne. Peut être que ma grand-mère n'avait pas n'était pas très contente qu'on lui impose une ceinture de sécurité. Aujourd'hui, je suis très contente que mes enfants aient cette obligation et je sais que ça protège beaucoup de monde. Je pense aussi à la santé des gens, des consommateurs, des agriculteurs eux-mêmes.
Et donc je voudrais dire que cette liberté, elle est essentielle et il faut-il faudrait qu'on puisse pouvoir compter sur le volontarisme. Moi j'ai été lobbyiste dans une ONG environnementale. Je peux dire que le volontarisme pour protéger l'eau, les haies, la biodiversité, je ne l'ai pas beaucoup entendu, ni à Bruxelles dans les négociations sur la PAC, ni dans les négociations au niveau national. Donc oui à la liberté, mais dans ce cas, il faut aussi s'exprimer beaucoup plus fortement dans le plaidoyer agricole.
Ce volontarisme, si tel est le cas, j'aimerais bien l'entendre beaucoup plus fort, parce que malheureusement, c'est aussi ce qui nourrit des comportements désespérés de militants qui n'en pensent plus de ces reculs et qui sont regrettables pour le fonctionnement de notre démocratie.
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