Revue de presse - Nantes Sport - Publié le 10 mai 2023
38 athlètes engagés dans un projet olympique, portant en eux l’héritage de la pionnière Alice Milliat, reçoivent depuis l’entrée de ce cycle de trois ans reliant Tokyo à Paris le soutien du Département de Loire-Atlantique. Une volonté visant à défendre l’égalité des chances et soutenir les valeurs du sport. Entretien avec Louise Pahun, vice-présidente du Département aux sports solidaires, responsables et activités de pleine nature.
Amener votre pierre à l’édifice en soutenant depuis le début de ce cycle olympique ces sportifs qui font rayonner le 44 en dehors de ses frontières a été de suite une évidence ?
C’est une volonté forte et elle nous va bien ! La question sociale fait partie de notre ADN, comme aller vers un public fragile… Soutenir ces athlètes, tellement puissants dans leurs pratiques sportives, est un signal fort. Car malheureusement, pour les côtoyer de façon hebdomadaire, j’ai pu rapidement constater à quel point leur milieu rend leur situation fragile, précaire, cachée par le côté brillant et festif de l’événement et ce n’était pas concevable pour nous de fermer les yeux sur leur situation
En quoi consiste le dispositif mis en place depuis Tokyo , basé sur un véritable échange ?
Il s’agit donc d’un soutien financier, de la part du Département (lire par ailleurs). En contrepartie, nos sportifs vont vers les enfants, les collégiens, afin de parler de leur quotidien, de leurs entraînements, de leur discipline, et de toute cette préparation pour leur but ultime que sont les JO. Ce qui est génial, c’est que l’on va vraiment partout dans la Loire-Atlantique, on ne se cantonne pas à Nantes : Saint-Nazaire, Clisson, dernièrement Guémené-Penfao : c’est vraiment tout le territoire qui est quadrillé et qui bénéficie des interventions de nos potentiels qualifiés
En somme, faire connaître tous ces sportifs, pour certains méconnus, et enlever les œillères souvent posées par la médiatisation…
C’est exactement ça : médaillé ou pas à terme, je ne veux pas que l’on parte dans le discours : “Le 44 va être le meilleur des départements, nous allons ramener plein de médailles”. La force de tout ce dispositif est de maximiser ce qu’est foncièrement le sport, à
savoir un fabuleux vecteur d’émotions et de valeurs. Au final, l’histoire sera belle Pour revenir sur l’intervention à Guémené-Penfao, elle a été menée par notre joueur de para-badminton, Charles Noakes. Il racontait à un public complètement captivé qu’au-dessus de son lit, il avait affiché les anneaux olympiques afin de les voir à chaque fois qu’il se couche, à chaque fois qu’il se réveille. Des investissements de ce genre, cela fait rêver !
Et finalement permettre à toutes les voix de se faire entendre dans ce grand concert olympique, quel que soit le sport ou l’objectif fixé.
Je trouve malsain que l’effort financier soit mis exclusivement sur les potentiels médaillables. L’objectif est véritablement de soutenir l’ensemble des sportifs qui pourrait participer à ces Jeux Olympiques. On se doit de remettre les gens au sport. Au-delà du facteur santé, c’est un fabuleux billet d’épanouissement, mais également de rencontres. Notre vision du sport, politique, va totalement dans ce sens. Une billetterie sociale a d’ailleurs été mise en place afin d’assister au tournoi de football se déroulant à Nantes et, ainsi, goûter à la ferveur des Jeux sur le territoire en qualité de ville hôte.
Force est de constater que les Jeux Paralympiques ne possèdent pas la même résonnance… Le Département ne fait aucune différence ?
En effet, valide ou para, tout le monde se retrouve sur la même ligne pour nous. J’aimerais bien d’ailleurs n’avoir à prononcer que le mot “athlète”, sans faire de distinguo… Ce qui est certain, c’est qu’il n’y aura pas de différence dans les aides avec cette prime annuelle d’aide au financement de leur préparation. Maintenant, rien n’est écrit dans le marbre. Un athlète parfaitement lancé pendant deux ans, peut se retrouver à abandonner de même qu’un autre émerge maintenant, à un an de l’échéance. Quoi qu’il en soit, l’objectif est de donner du sens à cet argent public et aider au mieux ces athlètes dans leurs objectifs en embarquant tout le territoire derrière.
À 450 jours des Jeux en France, la possibilité pour tous de plonger avec les sportifs dans cette grande aventure olympique se dessine de plus en plus nettement ?
Bien sûr, on va les suivre, avec une grande attention ! On a déjà des outils qui sont mis en place pour que tout le monde puisse les découvrir (lire par ailleurs). Il y aura également des fanzones partout sur le territoire et on espère évidemment, au retour des Jeux, avoir de belles choses à fêter… ou tout simplement le fait d’avoir été acteur, présent au sein de cette grande fête que va être Paris 2024 !
Comments