Mardi 18 octobre l'assemblée départementale se prononçait sur la programmation pluriannuelle des investissements dans les mobilités : projets routiers maintenus (une dizaine) et abandonnés (une vingtaine), plan vélo, entretien et construction de ponts ("ouvrages d'art"). Nous n'avons pas approuvé cette programmation qui maintient trop de projets routiers évitables même si nous apprécions les évolutions de doctrine en faveur du ZAN et du vélo.
Notre analyse complète de la PPI :
Ugo Bessière s'est exprimé au nom de l'ensemble du groupe :
Artificialisation des sols, réchauffement climatique, déclin de la biodiversité, tension sur l’eau... tout cela a mis des années à entrer dans les consciences. Aujourd'hui nous en supportons les conséquences concrètes.
On ne va pas tourner autour du pot, le transport routier a sa part dans ces déséquilibres, des routes il y en a déjà beaucoup :
La France c’est 1,1 millions de km de routes, l’Allemagne c’est deux fois moins, avec pour effet corollaire la création de zones d’activités et l’expansion urbaine.
Lorsque le réseau devient trop étroit, ou qu'il occasionne des nuisances, la solution reflexe est presque toujours la même : construire de nouveaux tronçons, construire de nouvelles voies... qui vont à leur tour apporter leur lot de trafic, et de nuisances... dans un cercle sans fins.
Nous restons bloqués dans l’euphorie des 30 Glorieuses, à une époque où le fossile était bon marché ; où les sols, l’eau, la biodiversité étaient jugés illimités, et leurs services écosystémiques rendus invisibles dans la comptabilité nationale.
Aujourd'hui tout devient visible. Tellement visible que l’on sait grâce aux scientifiques que si l’on veut maintenir une habitabilité sur Terre nous ne pourrons faire autrement que de casser ce cercle infernal.
L’enjeu étant structurel, et non conjoncturel d’une localité, nous devons sortir d’une vision où chaque élu demande sa nouvelle route comme remède de court terme.
Pensez systémique, ce n’est pas faire passer l'humain après, c'est faire passer d'abord ce qui permet à l'humain d’avoir un après !
Je ne vais pas revenir ici sur les enjeux en Loire-Atlantique, vous les connaissez comme moi et ils ont été détaillés par le VP.
L'important pour notre groupe à ce stade est de dire deux choses :
La première est de reconnaitre les efforts concédés par rapport à l’ancienne programmation. Nous saluons le travail mené par les services et Freddy Hervochon, qui a permis d’interroger chaque projet, et n’a pas manqué de pédagogie auprès des élu.e.s du territoire.
La prise en compte des impacts fonciers, agricoles, biodiversité, santé sonore et environnementale, mais aussi évaluation carbone, et ce avant toute décision opérationnelle, vont dans le sens d’une démarche qui vise d’abord à éviter.
Nous nous réjouissons bien entendu de la place accrue qui sera faite aux mobilités actives avec un investissement de 140 M€ pour multiplier par 3 le km cyclable, l’intégration des circulation douces dans la réhabilitation des franchissements de Loire et du nouveau bac.
Notons également le soutient aux comportements qui favorisent un meilleur taux de remplissage des voitures (je pense ici aux voies réservées aux transports collectifs et aux covoitureurs sur les entrées nantaises).
Il s’agit bien de permettre à nos populations de choisir et non de subir.
Au lieu de faire comme le Gouvernement, qui cherche à se défausser et à faire peser les efforts de sobriété sur la responsabilité des ménages, notre devoir est de leur proposer des solutions qui permette d’adapter les modes de vies, sans en perdre la qualité, voire en l’améliorant.
Pas de punitif ici, mais du courage politique !
Malgré ces nouveautés, nous ne pourrons donner une suite favorable à cette PPI, qui fait le choix de conserver des projets à rebours des urgences de notre époque.
Pas de scoop ici, au risque de décevoir, je crois que nos positions sur ce sujet son connues de tous.
Nous nous félicitons qu’enfin on assume l’abandon de projets, mais si on ramène PPI par PPI, en comparant ce qui est comparable, nous constatons que nous passons de 181 ha de projets hier à 150 ha aujourd'hui, dont 60ha de compensé. Compensés si cela est possible !
Pour nous, c’est déjà 150 ha de trop avec des préoccupations très fortes sur les zones humides impactées.
Enfin, ces projets vont de fait contribuer à augmenter le trafic routier, ce qui ne règlera ni la question des GES ni celle des nuisances.
Nous défendons une vision alternative : la mise à l’étude d’un schéma global de projection des déplacements bas carbone en Loire-Atlantique à horizon 2030, qui doit permette une identification fine à l’échelle des bassins de vie.
En lien étroit avec la Région et les EPCI, il devrait permettre de basculer les financements routiers vers le déploiement de lignes de bus, de train et de vélo, en s’autorisant l’expérimentation sur des territoires pilotes volontaires.
Aujourd'hui les manques restent criants, à la fois dans l’offre de transports bas carbone et dans la protection des indispensables. C’est l’urgence et non l’idéologie qui motive notre position.
J’en termine avec une question : dans une période à la fois d’urgence écologique et de finances limitées, faisons-nous autant pour protéger et renforcer nos réseaux de haies, forets et zones humides, ces fameux invisibles dont je parlais tout à l’heure, que pour faciliter le transport routier ?
Laurent Dubost a précisé notre opposition franche aux projets de contournement de Saint-Etienne-de-Montluc et de déviaiton de Machecoul
Nous avons en revanche plaidé pour une politique plus ambitieuse en matière de transports en commun à travers un vœu, adopté à l'unanimité 💥🚉
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