Lundi 17 octobre, le Département a adopté une stratégie de résilience qui mobilise l'ensemble des services et des compétences départementales.
Gérer l'inévitable et éviter l'ingérable, c'est par cette formule du climatologue Filipo Giorgi que Laurent Dubost, co-président du groupe écologiste commente ce rapport.
La présentation de M. Prud’homme et l’intensité de nos échanges, démontrent que nous vivons actuellement une période de mutation écologiquement et socialement brutale, celle du dérèglement climatique avéré et de l’effondrement de la biodiversité.
Constatons ensemble que la population mondiale de vertébrés a chuté de 70% en 50 ans, que les pénuries énergétiques ou alimentaires tout comme les catastrophes dites naturelles, se multiplient, que l’objectif de + 1,5°c ne sera pas tenu. Nous avons, sacrifier le vivant et les équilibres écologiques pour satisfaire l’avidité et l’hyper consommation. Soyons honnêtes nous avons fermé les yeux en pensant que le partage des fruits de la croissance était un gain acceptable, justifiant notre entreprise de prédation généralisée.
La raison de notre engagement en politique, à nous écologistes, c’est de tout mettre en œuvre pour protéger l’environnement et la biodiversité, parvenir à une atténuation des dégradations et viser un règlement démocratique et socialement juste de la pénurie comme de la catastrophe.
Je ne souhaite pas revenir sur la solitude qui fut celle des militantes et militants écologistes , des scientifiques, de quelques élu·es anticipateurs, des citoyennes et des citoyens engagés qui se sont époumonés en vain pendant plusieurs décennies pour lancer l'alerte.
Car le temps de nous engager dans une action déterminée est venue
Aujourd’hui, c’est en grande partie le choc de la guerre en Ukraine, le choc d’un été marqué par la sècheresse et les canicules qui nous conduit à accélérer radicalement les transitions .
La fragilité de notre système économique et social apparaît au grand jour : nos conditions de vie matérielles sont très profondément liées à notre grande ébriété énergétique.
On a beaucoup accusé l’écologie d’être punitive. La punition, celles et ceux qui la subissent le plus aujourd’hui, ce sont :
Les infirmières et les aides à domicile qui parcourent tant de kms pour prendre soin de nos ainés,
Les ménages à faibles revenus repoussés dans des lotissements où la voiture n’est pas un luxe inutile,
Les familles qui habitent dans des passoires thermiques et qui connaitront cet hiver le désespoir de voir leurs enfants souffrir du froid et ne sous-estimons pas les questions d’alimentation,
Les habitantes et les habitants des zones rurales, qui ont vu de nombreux commerces et services publics s’éloigner toujours davantage,
Les agricultrices et agriculteurs qui se sentent trahis par une filière qui a fait d’eux des entrepreneurs de la production chimique et industrielle mais qui ignoraient que l’eau viendrait à manquer et que les récoltes brûleraient sur pied
Les citadin·es relégués dans des îlots de chaleur invivables ou même pour les plus exclus dans des bidonvilles.
C’est pour elles, c’est pour eux que nous devons engager notre stratégie de résilience territoriale.
Ce que démontre ce rapport, auquel l’ensemble de l’exécutif du Département et l’intégralité des services ont contribué avec engagement et célérité, c’est que nous agissons déjà, depuis longtemps mais que nous voulons agir plus vite et plus fort !
Le Département est attentif aux plus vulnérables. Son rôle de protection active et de solidarité est absolument essentiel dans la crise que nous commençons à peine à vivre.
Notre action doit échapper à de nombreux écueils mais j’aimerais insister sur 2 d’entre eux :
- Le premier : Nous avons besoin de faire société : la contraction économique, l’accumulation des difficultés exacerbe les conflits sociaux latents. Notre alerte face à la tentation du tous contre tous doit être constante. Et si l’argent manque, c’est là où il s’est accumulé qu’il faut le prendre. Si les temps sont durs, il faut valoriser la solidarité plutôt que le repli sur soi,
- Le second : L’action des pouvoirs publics doit être transversale, cohérente, soutenue. Des priorités doivent être établies et respectées. Chaque euro d’argent public doit contribuer à notre adaptation au dérèglement climatique et à la justice sociale. Nous devons associer tous les acteurs, décloisonner l’action publique, agir avec audace !
Pour finir sur une note positive, je rappellerais que l’adaptation climatique, est aussi un horizon nouveau et mobilisateur pour toutes celles et tous ceux qui souhaitent s’y investir.
Le groupe écologiste approuvera bien entendu ce rapport, qui traduit une ambition partagée, nous suivrons avec exigence sa mise en œuvre et son évaluation , afin de mesurer le chemin accompli et de déterminer les actions à renforcer
Eviter l’ingérable et Gérer l’inévitable je vous propose, chers collègues, de garder cette formule du climatologue Filipo Giorgi en tête tout au long de notre mandat.
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