Le Monde - Publié le 23 février 2023
Dans une tribune au « Monde », un collectif d’élus, parmi lesquels Ugo Bessière et Ombeline Accarion, s’inquiètent d’un arrêté qui pourrait imposer une fréquence minimale de consommation de viande et de poisson, rendant impossible une alternative végétarienne.
Nous sommes maires, présidents et présidentes de collectivités de tous bords politiques, toutes et tous en charge des questions d’alimentation. Nous interpellons les ministères de l’agriculture, de la transition écologique et de la santé face aux risques de voir les menus végétariens disparaître de nos cantines scolaires.
Après trois années d’expérimentation du menu végétarien dans la restauration collective proposée par la loi EGalim, un consensus émergeait sur les bienfaits de ce menu équilibré pour la bonne santé des enfants et vertueux pour l’environnement. Pourtant, l’Etat semble vouloir persister à imposer une fréquence minimale de consommation de viande et de poisson chaque mois.
En effet, alors que le rapport sur l’expérimentation de l’alternative végétarienne quotidienne devrait être transmis fin février aux députés, un nouvel arrêté est en cours d’écriture précisant la fréquence minimale de consommation de viande et de poisson dans la restauration scolaire. Cette fréquence imposée pourrait rendre impossible l’alternative végétarienne pour la restauration scolaire.
Pour assurer un équilibre alimentaire
Empêcher pour la restauration scolaire de proposer une telle alternative serait un pas en arrière sur de nombreux plans. D’abord pour la santé : réduire notre consommation de viande permet de réduire les risques de maladies chroniques d’origine nutritionnelle, comme l’obésité, le diabète, les maladies cardiovasculaires ou encore les cancers.
De plus, en l’absence d’alternatives, certains enfants végétariens se trouveraient alors contraints de consommer de la viande ou du poisson, ou de se satisfaire d’un repas sans protéines en n’en mangeant pas.
L’Agence nationale de sécurité sanitaire et de l’alimentation (Anses) a confirmé qu’un menu végétarien équilibré apporte la quantité de protéines nécessaire à la santé en associant légumes, légumineuses et céréales complètes et précise qu’il n’est donc pas pertinent de proposer de ce fait une fréquence minimale de menus sans viande ni poisson.
Un engagement de l’Ecole publique républicaine
D’un point de vue social et sociétal : un repas végétarien est fondamentalement inclusif. Le Défenseur des droits a préconisé dans un rapport intitulé « Un droit à la cantine pour tous », « une réflexion sur la généralisation du repas végétarien de substitution » qui constitue une alternative affranchie de freins éthiques....
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